PAR DELÀ LES RESSEMBLANCES
Au fond, les gens sont tous les mêmes.
Ils ont besoin d’être écoutés, compris, encouragés… mais surtout ils ont besoin d’être aimés.
Les carences dans ces domaines causent autant de tourments que celles d’origines alimentaires.
Dans nos sociétés préservées de tout au sens large du terme, nous confondons souvent manger et se nourrir.
On ne peut pas tout manger sans se faire souffrir, pourtant nous pouvons sans cesse nous nourrir.
Qu’il s’agisse d’un joli paysage, de la chaleur d’un feu dans l’âtre, d’un baiser, d’un parfum, d’un câlin à un animal ou d’un fou rire… on peut cueillir toutes ces petites choses qui au fur et à mesure nous enchantent et nous empêchent de compenser, en nous remplissant le ventre pour consoler tous nos manques.
Les gens sont tous pareils.
Ils ont mal, ils ont peur, ils en ont marre des mauvaises nouvelles et n’aspirent qu’à capturer une part de bonheur sans se souvenir qu’il s’inspire… et que chaque jour il est possible de le respirer sans d’autre condition que de vouloir l’aspirer.
Comment leur dire qu’en cherchant des pansements à l’extérieur d’eux-mêmes, ils perdent leur temps et laissent couler leurs rêves ?
Comment leur dire que personne n’a pour eux de réponses claires et que le bon chemin est un retour à soi, dans cette maison que chacun possède dans le cœur ?
Les gens ne savent plus se parler ni s’écouter.
Ils se défient, se comparent et défilent sur des podiums en plastique en affichant la scène sans coulisses de ce qu’ils s’autorisent à regarder.
Ils s’égarent en ne cherchant pas le trésor au bon endroit et ils gèlent immobiles d’avoir toujours plus froid…
Les gens sont perdus.
Ils n’ont plus de but ni de quête… ils attendent que les autres les définissent et leur disent quoi faire.
Ils errent en croyant que posséder, c’est être… mais le jour du grand voyage qu’emportent-ils sous la terre ?
Que laissent-ils en mémoire à ceux qu’ils aiment qui ne soit pas matériel ?
Les gens ne savent plus.
Ils pleurent leurs erreurs, leurs difficultés ou leurs impossibilités à faire des choix parce que l’avis change au rythme effrayant de la vie et que bouger c’est prendre le risque de tanguer…
Alors pour ne pas subir, ils supportent. Ils suent leurs regrets, ils essuient leurs remords et que reste-t-il sous les strates de l’expérience si ce n’est le vécu, qui au fur et à mesure perd tout son sens ?
Il faudrait que quelqu’un leur dise qu’ils ne sont pas seuls, qu’ils ne sont pas incapables.
Qu’ils ne sont pas coupables des pensées jugées par d’autres regards, qu’ils peuvent s’affranchir d’eux-mêmes en reconnaissant leurs imperfections, des personnes toxiques en se demandant pardon, en s’accordant d’avoir le droit de vivre, même après avoir fait ou dit des bêtises… car on le sait, il est toujours possible de s’améliorer.
Il faudrait que quelqu’un murmure que la culpabilité peut-être déposée, que l’abandon ne guette pas derrière chaque mur des manques de confiance… qu’il est à nouveau envisageable de sourire pour ceux qui restent, pour ceux qui viennent… ou simplement pour rendre les journées juste un peu plus belles à traverser.
Il faudrait que quelqu’un leur montre que le monde ne tourne pas autour des égos, des douleurs, des histoires et des secrets de famille portés comme des boulets de sacrifices. Qu’il est possible de se regarder avec un peu de bienveillance et de consoler ces pans de vie que rien ne permettra jamais d’oublier…
Juste un peu de gentillesse envers soi-même… car ce qui est verbalisé se déterre, ce qui est dit d’agréable pénètre pour délaver la peine et au fur et à mesure la négativité cède à l’ombre de son inverse.
Rien d’utopiste ou de désuet… rien qui ne soit facile c’est vrai, mais dans ce monde, qu’est-ce qui l’est ?
La connaissance que l’on peut avoir de soi comporte de multiples résonances. Elle permet de ne plus attendre de reconnaissance, d’avancer et de mieux comprendre l’autre en échange.
C’est un cadeau que l’on s’offre après une simple décision…
Quelques petits mots qui peuvent faire toute la différence si vous acceptez de les prononcer :
« Aujourd’hui, je commence à prendre soin de moi pour mieux prendre soin des autres et leur offrir le meilleur de ce que je suis, afin de mieux les aimer ».
Elody
Œuvre d’Alexander Milov – Sculpteur Ukrainien