LE POIDS DES LIENS

Quand j’évoque ces souvenirs, même mes mots se déchirent.
Les larmes avalent mes phrases.
La pudeur les rattrapent sous les doigts qui glissent sur son visage.
Tant de blessures si vives encore, de plaies à son âme.

L’odeur de sa peur n’est plus la même… depuis tout ce temps, parfois elle s’apaise. Pourtant j’attends toujours qu’un nouveau ciel se lève, le révèle à lui-même et le soulève.

Je n’ai plus la force de le regarder sombrer, je n’ai plus d’espoir de le voir revenir à la surface… il veut s’en aller…

Que puis-je faire sinon accepter et le laisser partir ?

Quand sait-on qu’on a tout donné ?… qu’on arrive à la frontière de ses possibles, celle qu’on ne doit jamais franchir sans prendre le risque de s’oublier ?

Comment sait-on avant de sortir de la vie d’une autre qu’on a assez aimé, qu’on l’a fait du mieux qu’on pouvait ?

Y’a t’il une fin à l’enfer du poids des liens, quand ils ont été aussi délicieux ?

Elody