DANS LE NOIR DE MOI, IL Y A QUOI ?

Dans le noir de moi, il y a d’abord des doutes et des peurs.
J’ai peur d’oser être ce que je suis, peur du jugement, de l’abandon, peur de réussir, peur de regretter, peur de mourir, peur de la maladie la mienne et aussi celle de ceux qui me sont chers.
J’ai peur de tenter, peur de changer, peur de rester et m’encroûter, peur de ne pas être à la hauteur de ce que je me suis fixé, peur de décevoir, peur d’aimer parce que peur de perdre, peur de tout … en fait.

Dans le noir de moi, il y a aussi la colère.
Une violence immense qui se manifeste comme un gorille qui se déchaîne.
Un attentat contre moi-même et tous ces autres qui ne comprennent pas comment il est possible d’exploser avec autant de fureur sans même avoir vu venir la tempête.
Je suis un volcan qui exulte, qui parjure, qui fulmine en crachats de haine ridicules… je suis les coulées de lave qui me brûlent et la douleur que j’entretiens.

Une colère contre la vie, contre la mort.
La colère d’être toujours en vie alors qu’elle est morte.
La frustration immense face au manque de compréhension des proches… et cette solitude de s’apercevoir qu’il n’y a personne d’autre qui puisse me faire aller mieux que celle que je croise sans toujours la reconnaître dans le miroir.

Dans le noir de moi, il y a le vide, la détresse, les nuits d’insomnies et les réflexions insipides.
Il y a la souffrance comme une ivresse dont je ne décuve pas.
Il y a les images qui restent, qui ne peuvent s’enfuir lorsque les voix se taisent et les pensées freinent.

Dans le noir de moi, il y a un silence, des absences, de trop grandes nuances.
Il y a mes doutes et mes envies anesthésiées, mes besoins que je suis incapable de discerner.
Il y a ce qu’il reste et ce que je continue de perdre, Il y a la fragilité, la faiblesse, mais il n’y a pas que ça…

Dans le noir de moi, il y a aussi des rayons de lumière qui percent les lattes du bois friable.
Il y a des odeurs de rosées matinales,
et le soir, le chant des cigales sur l’herbe desséchée des pensées affables.
Il y a tout et son contraire… les caractéristiques classiques de l’explosion paradoxale qui épuise, lorsqu’on cherche à se connaître.

Mais au fond il reste un feu discret, un feu secret… des braises que ravivent le temps qui passe.
Dans le noir de moi, il y a un retour de flammes, le phénix qui réapparait sous les dunes de ses cendres.
Il y a le pèlerin qui ne termine jamais son voyage, Il y a les espoirs plus grands que les rêves et des jarres d’envies mieux remplies que celles où j’ai gardé les larmes.

Parce que rien n’est jamais fini, que tout recommence sans cesse, Dans le noir de moi, il y a les outils pour dresser une citadelle vers le ciel, les bases pour monter vers le soleil.
Dans le noir de moi, il y a ces revanches de vie qui font les plus belles victoires… Il y a celle que je suis, celle que j’oublie, celle que je ne peux encore qu’entrevoir.

Dans ma part terne, j’ai trouvé mon plus beau réveil, celui qui ouvre les yeux à la force de la tristesse… celui qui insuffle de vivre plus fort par tous les pores…
Dans ma part d’ombres, j’ai découvert mes plus grandes forces.

Elody