ON NE POURRA RIEN RECOMMENCER
J’aurais aimé que tu sois fier de moi et que tu me le montres. C’est peut être ça qui me manque, tu vois.
J’aurais voulu l’entendre parce que tu ne m’as pas appris à savoir ni a pouvoir me le donner moi.
C’est le besoin de ta reconnaissance qui m’étrangle, j’en suis prisonnier… à la fois coupable et innocent, j’erre sans jamais m’en défaire.
Je ne suis pas conforme à tes idéaux et que suis-je censé faire dis-moi ?
Crois-tu que cela me plaise de te décevoir ? Crois-tu ne m’avoir jamais déçu ?
Contre moi et dans ta colère tu t’effondres… Au fond je me demande à quoi cela peut bien te renvoyer dans ton histoire pour que ce soit si démesuré.
Je suis ton sang et par essence, cet amour là n’est pas censé connaître de conditions pour exister.
J’aurai voulu que nous puissions parler. Nous avons essayé… trop de fois à se répéter les mêmes choses, j’ai tenté sans parvenir à me faire entendre…
On a ressassé, on est restés butés à attendre le pas de l’autre et on restait con chacun de notre côté, il était peut être là le problème Papa…
On a augmenté le volume de nos voix au lieu de changer de canal.
Te rends-tu compte comme il est stupide celui qui hurle à l’oreille du sourd ? Bah tu vois, on vaut pas mieux que ces gens-là.
Pourquoi dis-moi nous butons nous l’un contre l’autre ? Quel sombre incompris, quel non-dit nous empêche de trouver la poignée vers la communication ?
On ne parle pas pour s’écouter ni pour se comprendre, mais pour répondre, se contredire et défendre à tout prix notre os déjà tout rogné ! Tu le sais toi, comment ça s’appelle la situation dans laquelle on s’enfonce ? Non !
Ça s’appelle une fracture… une de celles qui ne se plâtrent jamais.
Les liens qui existaient ont-ils été emportés par le poids des idées qu’on a voulu s’imposer comme des vérités sacrées ?
Elle est où notre complicité au fait ?
On fait quoi des meilleurs moments, on en fait quoi de tout le bon, ça se jette ? C’est ça que tu as fais ?
L’ouverture d’esprit n’est pas douloureuse tu sais, on ne pourra pas se blesser plus qu’on ne l’est déjà… Accepter de lever ses barrières pour préserver ce qui nous unit devrait être notre priorité.
Je souffre, tu souffres… en définitive nous souffrons tous les deux comme des abrutis parce qu’aucun ne se charge de préserver ce qui peut l’être en évitant l’inutile.
Ce temps qui filtre est en train de se perdre, ils nous glisse entre les doigts sans qu’on le voit.
Chacun campe sur ses fesses, le cœur planté dans la tête.
Depuis combien de temps déjà, on cherche à savoir qui devrait s’excuser ?
La seule chose que je sais, c’est que ça ne vaut pas le coup… car au fond de moi, il reste l’enfant qui voudrait encore profiter de toi.
Pour ça… avant le non-retour, j’ose le premier pas… j’oserai le suivant s’il le faut et si tu ne l’acceptes pas tu devras vivre avec le rejet que tu m’auras imposé.
La colère est un poison que je ne te donnerais plus… il rend tout le monde malade.
Pour éviter de souffrir, j’ai choisi de me replier, d’attendre et de rester auprès de ceux qui m’apprécient comme je suis, sans me juger.
Ça te dit pas d’éviter d’avoir des regrets ?
Ça te dit pas qu’on essaye autre chose et qu’on tente de sauver ce qui peut l’être encore ?
Tu n’es pas parfait Papa, personne ne l’est tu sais… mais même si on l’a pas dit souvent, on s’aime avec les yeux… il nous reste du temps pour profiter et des souvenirs à gagner.
Chacun à notre manière on peut se respecter et faire en sorte de mieux se comprendre pour espérer un jour peut-être nous entendre et former une famille plus soudée.
Elody