RIEN SANS LE CŒUR
Sans sensations, je ne peux rien faire,
je ne sais même pas être…
Je me transforme en carafe, en paillasson, presque en lavette.
Sans émotions, je ne sais pas comment faire pour savourer le meilleur du vécu, au milieu de tous mes cratères.
Je ne sais pas mesurer les terrains de l’expérience, si je m’oublie dans les regrets d’un passé qui m’étrangle.
Je ne sais pas transformer la peine en ressorts de joie, si je ne vibre pas.
Je ne fais rien sans le cœur !
Ce n’est pas tous les jours facile à vivre.
Pour autant, je suis libre dans le vent du possible, je suis libre dans le chant de l’inaccessible.
Sans vague, sans étincelle ni alchimie, c’est la décharge de l’ennui qui dégouline de mes sens amoindris.
Je n’appartiens à personne, je vais là où mon cœur me porte. Et s’il me fallait faire autrement, je ne le pourrais pas.
J’ai trop d’air et d’ailleurs dans les veines pour supporter les actes imposés.
J’ai trop d’air et d’ailleurs dans la tête pour qu’on me dise ce que je dois penser.
J’ai mis longtemps à me comprendre, je cherche encore à me trouver. Sans ligne d’arrivée, je sais que le chemin n’aura jamais de vérité, qu’il ne jamais terminé.
Mais j’y crois aussi fort que l’or que je dore sur la croix que j’ai porté.
Je ne suis pas comme tout le monde et quand je regarde autour de moi, je me dis que ce n’est pas si grave… en vérité, personne ne l’est.
Une seule chose bouge en permanence, c’est le changement.
Qu’on le veuille ou non, au rythme des saisons, à chaque récréation, à chaque décision tout évolue et se transforme naturellement. Cela n’a rien d’inquiétant bien au contraire, car c’est cela qui me fait vivre tout plus intensément… c’est en lui que je puise et que je donne de la préciosité à l’instant.
Mon cœur n’a jamais fait d’erreurs.
Celles que j’ai commises, je les ai faites en écoutant ma tête, en me rattachant au rationnel de tout ce que je voulais m’expliquer pour pouvoir m’excuser.
Mais à force de recommencer j’apprends. Désormais, je retiens les leçons que je m’applique à ne pas recopier…
Certaines ont été si venimeuses qu’il a fallu beaucoup de rêves et d’objectifs pour les archiver sans trop de séquelles malheureuses.
Mon cœur pulse, mon cœur souffre,
mon cœur s’ouvre, mon cœur fuse…
Il s’agite dans toutes les directions, mais il aime sans demies-mesures, sans tiédeur ni rancunes. Il aime de toute sa raison, avec ardeur et passion. Il aime en grand, il aime franc.
Mon cœur est un écrin de sincérité qui ne triche jamais.
Il aime comme il inspire… il ne connaît qu’un seul oxygène et c’est celui qu’il distille.
Mon cœur ne sait ni faire semblant, ni mentir. Il est le radar, le sonar, le laser le plus précis à mes raisons de vivre.
Faire mes choix avec lui m’expose beaucoup, mais à mesure que je prends de l’âge, que je cueille des brins de sagesse sous le passage du temps, il maîtrise et ajuste les nuances et la portée de l’importance.
Je fais tout avec mon cœur et je ne regrette rien !
Grâce à lui la vie déborde de tous mes pores. Grâce à lui je suis si vivante que je le serai encore quand je serai morte.
Il met du parfum et du goût partout et lorsqu’il arrive que mon ciel soit noir de nuages, il m’invite à la patience… et peu à peu, il balaye toutes les souffrances.
Je n’ai plus peur de rien, ma sensibilité est devenue ma plus grande force.
Je n’ai plus peur de rien, j’ai le meilleur guide, le meilleur entraîneur qui soit pour continuer à prendre de la hauteur et gravir la montagne humaniste du verbe Devenir ?
Elody