REGARDER L’ÉVIDENCE
Il y a des jours qui sans demander votre avis, changent vos trajectoires pour toujours.
Des évènements qui s’enchaînent pour vous mener là où il doit en être ainsi … là où lorsque vous êtes prêt, la vie s’ouvre à ses plus belles surprises.
Que vous puissiez ou non les accueillir, de ça, la vie s’en fiche… l’effervescence s’invite dans votre réalité pour complètement la transformer.
Je n’ai jamais cru au hasard.
Je sais que tout ce qui arrive se produit pour des raisons précises, tôt ou tard.
Mais prendre l’évidence en pleine face est à la fois incroyable et parfaitement déboussolant.
J’ai marché sur beaucoup de jours extra-ordinaires au fil de ma vie, sur des moments magiques, sur des moments plus tristes, difficiles et pourtant… Pour la première fois, j’ai vécu un instant si unique qu’il n’arrive normalement que dans les contes féeriques.
En une seconde, j’ai compris, j’ai su…
ce dont j’avais toujours rêvé venait de me rencontrer.
J’ai su que toutes ces fois où j’avais envoyé mes vœux vers le ciel, toutes ces fois où j’avais construit cette tour d’ivoire dans mon imaginaire… la vie me l’offrait. C’était un instant pur, un instant doux, un instant parfait… une de ces ponctuations rares qu’on savoure pour ne surtout pas la laisser s’échapper.
Je me suis sentie reconnectée à un fil invisible, mais tellement réel que je pouvais le toucher.
Le scanner qui me sert de guide a mesuré la situation sous toutes les latitudes possibles en une fraction de poussières d’éternité.
De l’évidence on ne se remet pas tout de suite sur pieds.
Etonnamment et bien que troublée, je n’ai plus eu de questions.
J’ai vu, j’ai ressenti la réciprocité impossible à cacher, impossible à dissimuler… ce fluide qui communique seul sans qu’on ne lui ait rien demandé.
C’était une sorte de courant électrique d’une tiède intensité, un saut énigmatique hors de soi, d’une logique à plier la réalité.
Étrangement, mon cœur ne s’est pas emballé, même si la foudre venait de le réanimer sans prendre soin de le ménager.
Il n’y avait rien à faire… tout s’est aligné dans une logique imparable qui ne laissait ni place aux doutes et encore moins aux regrets.
Mon système émotionnel s’est positionné de telle manière que c’est le ciel tout entier que j’ai embrassé.
Je n’ai pas besoin de vouloir,
Je n’ai pas besoin de prendre,
Je n’ai pas besoin de concevoir ni de provoquer… parce que je sens tout… je sais. L’idéal de ma vie existe… il est éveillé.
Le temps n’a plus de prise, il n’a plus d’importance… j’ai pleinement confiance. C’est mon cœur qui s’assure et se prépare à se laisser glisser dans ce cocon céleste.
C’est lui qui souffle dans les voiles, c’est lui qui dicte les mots sur la toile où les lignes se dessinent à mesure que tourne l’encre autour de ma plume.
Il est inutile de brusquer l’euphorie, parce que l’évidence défie le raisonnement et unie toujours les êtres qui devaient se trouver.
Il est la pantoufle de verre encore posée sur les marches de l’escalier…
Le livre s’est ouvert sur un nouveau chapitre… il s’est ouvert sur la plus belle des histoires que j’ai envie d’écrire.
Elody