L’INSTABLE
C’est le qualificatif que ceux que j’ai irrité, blessé ou déçu ont voulu utiliser pour m’étiqueter. Je me souviens combien cela pouvait être violent d’être renvoyée à mes faiblesses passées avec si peu de considération et de respect pour le reste de tout ce que j’étais… Je me souviens combien ça faisait mal qu’ils ne puissent pas se regarder et s’assurer d’être propres avant de se mettre à baver.
Mais le temps a passé et j’ai fini par comprendre pourquoi ?
Aujourd’hui, ce qu’ils ont nommé de l’instabilité, je l’appelle soif illimitée de vie.
C’est incroyable de voir combien les gens peuvent être agacés lorsque vous ne correspondez pas ou plus à ce qu’ils voudraient… lorsque vous sortez des lignes pendant qu’ils restent sédatés… là où bien installés dans leur conformisme, il ne faut surtout rien bousculer.
Les clous qui dépassent du bois ont toujours dû subir les attaques des marteaux maniaques qui voulaient les enfoncer… c’est plus efficace et pratique que de devoir constater qu’il existe aussi d’autres manières d’exister.
En fait, ma différence dérange.
Mon besoin d’entreprendre, de bouger, d’aimer, d’apprendre fatigue… Il m’a fallu du temps pour comprendre que je n’étais simplement pas face aux bonnes personnes… les compréhensives, les inspirantes, les encourageantes pour mes envies et toutes mes aspirations encombrantes.
Si ne pas leur ressembler s’assimile aujourd’hui à de l’instabilité, alors désormais je le revendique ?
Montrez-moi le papier et l’endroit où il faut que je signe !
En m’approchant de moi-m’aime, j’ai perdu beaucoup de choses en chemin, beaucoup de gens que je pensais importants, mais qui espéraient surtout que je reste bien sage dans le moule dans lequel ils m’avaient mise et duquel eux-mêmes, ne pouvaient pas sortir.
C’était bien mal me connaître… il a fallu du temps pour naître dans ma justesse, mais maintenant je suis libre, je sais où me mène mon oxygène.
Je me suis défaite de leur avis qui n’était que le reflet de leur vie pétrie d’ennuis. Je me suis défaite de leur jugement. Je les laisse à leur paresse… parce que bloqués dans leurs certitudes, ils manquent de hauteur à tout ce qui peut se concevoir dès lors qu’on multiplie les angles de ses visions.
Depuis je déguste ce bonheur délicieux, car la vie ne m’offre que des rencontres qui me ressemblent.
Je fais la connaissance de personnes qui me donnent envie d’être plus (in)stable encore… ici là où je suis, le rejet disparaît… on m’aime sans rien exiger.
Alors surtout n’écoutez pas ce que les autres ont à dire de vous ? car vous pourriez finir par les croire et ne plus oser bouger comme eux, par crainte de les décevoir.
Surtout ne vous laissez pas enfermer ou formater par des mots indélicats et néfastes. Ils sont employés par ceux qui sont incapables de faire le quart du tiers de la moitié, de tout ce dont vous êtes capable de rêver dans toute votre unicité.
Continuez, partez, recommencez dans vos idées… un jour ce sont eux qui réaliseront combien ils se sont trompés… N’oubliez pas que pour tous viendra ce moment où il ne restera rien de plus que les souvenirs et les regrets.
Tomber dans le bleu audacieux de ce qu’on est n’est rien… c’est seulement le premier contact avec sa vérité profonde… Explorez jusqu’à plus d’air l’infinité de ce que vous êtes et de tout ce que vous découvrirez encore après avoir lâché la peur de devoir être à la hauteur de toutes les attentes, sauf des vôtres ?
Elody