LES FEMMES CROTALES

Messieurs prenez-garde,
aux courbes affriolantes, aux mots caramels et aux sourires de façade… toutes les femmes ne sont pas des anges. Des créatures dorment dans les failles des relations en y créant des fosses humides et froides.

Soyez attentifs, écoutez, regardez avant de tout accepter, avant de vous faire prendre dans des filets inconfortables, incontrôlables… avant de vous faire dévorer et manipuler comme un jouet.

La naïveté est touchante sauf lorsqu’elle perturbe les sens au point de les aveugler. Toutes les femmes ne sont pas des monstres loin de là, mais certaines ont à la place du cœur des crochets qui suintent la cupidité.

Les femmes sont des charmeuses, des envoûteuses, des magiciennes qui vous émerveillent, vous enroulent et vous protègent et c’est tant mieux.
Tous les serpents ne mordent pas, tous ne sont pas venimeux… mais il en existe qu’il vaut mieux éviter de croiser tant ils sont dangereux.

Vous verrez couler le venin sous la forme de caprices et de reproches incessants.
Il s’insinuera jusque dans vos veines pour vous faire perdre confiance, vous faire douter des autres et de vous-même. Il vous éloignera de ceux qui comptent, mais qui lui déplaisent, de ceux que vous aimez toujours plus fort que sa détresse.

À la face du monde des convenances, elle affichera la perfection appliquée. Vous savez, elle sera si divine que vous serez fier de l’accompagner de votre bras… Mais dans l’envers du décor, dans le noir de vos secrets, elle se déshabillera de son masque pour répandre son insidieuse vérité.

Castratrice elle vous imposera ce qui lui convient, vous contraindra à l’accepter sous peine d’essuyer la guerre, la privation de la chair… elle fera de votre vie un enfer juste pour que vous n’ayez pas envie de recommencer.

Vous voilà dans les clous, une chaîne au cou c’est parfait !

Bien sûr elle vous regardera comme une enfant perdue, malheureuse et désœuvrée. Elle vous expliquera combien le monde, ce tyran est injuste et ne l’a pas épargnée. Elle fera vibrer dans vos entrailles les cordes de votre besoin, de votre envie de la protéger encore. Elle en voudra toujours aux autres d’être ce qu’ils sont et qu’elle ne sera jamais. Jalouse, râleuse, médisante, impulsive, malsaine ou curieuse… peu importe sa robe en vérité, elle sera maligne ne l’oubliez jamais.

Elle vous retournera la tête plus vite que le font les manèges. Parfois désespéré vous ferez de votre mieux en pensant l’aider à changer d’oxygène… Tous vos efforts resteront vains… elle ne tournera que de veste en vous faisant porter tout le poids des responsabilités.

Muer ne l’intéresse que si cela lui permet de se renforcer.
Peut-être commettrez-vous « l’erreur » fœtale qui vous sera fatale.
Celle qui ne vous permettra plus de vous défaire de la vipère et qui vous gardera entre les ondulations de sa haine pour jouer avec le moindre de vos nerfs, laissant un bébé en otage dans des sentiments explosés.

Avec le temps, à force d’amour, de compréhension, de fleurs, d’excuses, de cadeaux, de tendresse et de plaisirs éphémères qui ne durent que le temps d’un mince épisode de pluie… vous vous apercevrez que les crotales ne deviennent pas des biches… que le poison ne se transforme pas en fluide… que vous êtes prisonnier, seul à la surface de son emprise.

Voilà pourquoi la précipitation à l’amener dans votre lit ne peut que vous desservir si vous envisagez un vol au long cours. C’est en ce lieu précis Messieurs, qu’opèrera le maléfice.

Prenez le temps de découvrir, faites preuve de patience.
Observez-là sourire et évaluez sa sincérité… Écoutez ce que votre cœur demande et non la solitude, la peur et l’ennui qui vous consume de la tête aux pieds.

Ne baissez pas la garde face aux crotales, restez maître de votre destin et du bonheur que vous voulez vous accorder.
La terre est remplie de monde… peut-être qu’une autre femme saurait simplement faire battre votre cœur pour de vrai, vous permettre de ressentir la caresse apaisée de l’authenticité.

Mais surtout, n’ayez crainte de vous défaire de ce serpent pervers…
Faites-lui confiance ! Si vous ne mordez plus, il trouvera bien vite un autre pigeon à dévorer au détour de son chemin.

Elody