QUAND J’AI PEUR, JE DISPARAIS


Farouche comme un écureuil, lorsque j’ai peur, je disparais.


Je vais me cacher à l’abri dans un tronc où je peux regarder avant d’oser remettre dehors, le petit bout de mon nez rose.
Timide bien que très vive, à la moindre tempête inutile, je me replie. Je me mets en boule comme un hérisson qui offre aux assaillants ses épines, lorsque la peur devient sa maison ou plutôt une prison sans prises.

Je suis presque tout et son contraire.
Me connaître est difficile, tant il existe de dés et de facettes invisibles… et si tu n’es pas sensible, tu n’y parviendras jamais.

M’apprendre… ne le peuvent que ceux que je tolère et le temps sera pour eux, le meilleur des complices et le plus franc des repères.
Sauvage et pleine de tendresse, je suis de ces petits animaux qui peuvent se transformer en bêtes cruelles, s’ils y sont forcés.

Je n’ai pas de territoire, partout je suis chez moi. Je ne manque plus de courage, je l’ai bâtis au fond de moi.
Mais il arrive encore que la vie m’agresse, alors pour préserver mon équilibre, désormais je ne sors plus à tous les coups les griffes.
Je m’échappe par toutes les issues possibles… la survie de ma joie est devenue une quête irrépressible.

D’une noisette, je fais un radeau pour franchir mes rivières.
D’un trèfle, je fais un parapluie de chance contre la peine.
Dans le cœur de la forêt, mes petits poumons sont pleins de gaieté… mais lorsque j’ai peur, encore et toujours je disparais.

Le Maître Hibou, gardien de mes nuits protège mes étoiles quand sans plus de panache, je m’éteins de repos.
Au réveil de mes sourires, je regarde fondre la rosée qui me mouille les pattes.
Je suis un petit animal fragile et docile, mais à la moindre alarme, je fuis.

Inutile ensuite de vouloir saisir l’insaisissable… Si tu me fais peur, si tu me fais mal… je détale à fond de cale.

Elody