SI DEMAIN TOUT S’ÉTEINT
Au banc des questions douteuses, je me suis toujours demandé comment on arrive à avoir des certitudes, à être « sûr » que ce que l’on entreprend va marcher avant de se lancer pour le construire en vrai ?
Comment sans expérimenter par le vécu, pouvons-nous rester dans l’attente de ces réponses insupportables, qui nous font tourner en rond avant de nous rendre irrémédiablement bourriques ?
Comment font les gens pour se lancer en « sachant » ? Moi je sais pas le faire.
J’y vais, je donne tout, j’essaye et je tire des conclusions après… avec la matière d’avoir « essayé ». Ainsi, j’expérimente les dosages qui me correspondent.
J’ai souvent observé que les regrets ne viennent pas lorsqu’on s’est trompé…
ils nous imprègnent dès lors que nous n’avons pas osé aller vers ce qui nous faisait envie, vers ce qui nous donnait des crépitements à rêver la vie plus jolie.
Qu’est-ce que le « confort » sinon une habitude qu’on ne peut dépasser et qui nous fige dans ce qu’on croit être, dans ce qu’on aimerait se prouver ?
La vie est une girouette qui joue à tout chambouler. Elle teste, elle modifie notre solidité, notre endurance, nos suppléments de ténacité.
On change sous les yeux de nos proches en permanence, sans même qu’ils puissent toujours le vérifier.
Alors pour « Qui » je dois vivre ?
Les autres vivent-ils, pensent-ils ou agissent-ils aussi en fonction de moi ? Je dois bien me rendre à l’évidence de la réponse qui me guide… le cheminement il n’y a que moi qui peut le suivre… il n’y a que moi qui puisse savoir où je vais trouver mon équilibre.
Mais les coups ont affaiblis bien des audacieux… les cicatrices que nous portons tous en témoignent.
Serais-je moi aussi la victime de mes doutes assaillants et souvent assassins ? Serais-je assez forte pour descendre des tours glacées qui veulent enchaîner mes intuitions jusque là… dans les catacombes avortées du commencement ?
Oui… je crois que je me dois de continuer.
La maturité et le temps imposent la réflexion. Mais prudence, car la maturité excessive entraîne aussi le déclin de l’action.
Être raisonnable et responsable c’est bien, vouloir vivre selon ses lois dans la marque de ses actes, c’est mieux.
Si à la fin du jeu, il faut tout rendre et n’emporter que les apprentissages de son âme, alors je poursuivrais mes découvertes.
Je suis ici et « Qui » peut dire encore pour combien de temps ?
En ce sens, je n’ai qu’une seule certitude… c’est aussi une promesse : « Personne ne sait pour moi ce qui me convient… profiter d’être ici dans les moindres recoins, c’est la seule chose que je sois capable de faire si jamais mes yeux se ferment sur demain ».
Elody