JE SAIS QUE JE NE SAIS RIEN

Avancer en âge c’est apprendre et découvrir que l’on ne sait rien, ou si peu de choses en vérité. 

Pourtant en grandissant, on assoit nos certitudes sur des trônes susceptibles qui ne supportent pas d’être contrariés.

On s’oppose pour mieux prouver qu’on a raison, on fait la tronche et on recommence sans retenir aucune leçon. 

On est aspergés d’informations pour enrichir notre culture pendant que le temps passe sans qu’on le vive, pendant que la vie coule dans notre canapé, sans qu’on la suive.

On devient arrogants, on s’entoure de petits soldats qui marchent dans nos pas comme des moutons, là où on ne sait pas…

Pas la peine de snober le monde, d’afficher une confiance en soi en sciure de bois. Pas la peine de se croire plus puissant, on est les pions d’une partie d’échecs qui n’en finit pas.

 

Tout est beaucoup trop complexe pour saisir toutes les informations avec objectivité, sans mêler ou projeter nos sentiments, nos croyances et nos regrets. C’est chose impossible.

Nous avons tous des résonnances différentes, des sujets qui nous touchent parce qu’ils nous ressemblent, parce qu’ils nous font fuir, parce qu’ils nous attrapent ou nous dérangent.

On est des marionnettes sans fils et sans réelle consistance.

C’est pas de notre faute, on est juste des humains, au final, on est si peu de choses.

Notre vie, au milieu de milliards d’autres ne vaut rien, notre opinion encore moins.

 

C’est pour ça, qu’à mon sens, ce qu’on sait, n’est que sensation.

L’intuition de défendre ou d’adhérer à des valeurs qui nous rassemblent.

Certains se laissent guider en s’accrochant au silence, d’autres encore ramassent les miettes des autres pour en faire leur essence. Au milieu des fonceurs, des trouillards, des boudeurs, des bienveillants, des escrocs, des maniaques, des altruistes, des voleurs et de tous les autres … on ne sait rien ! 

On ne sait que comme on voit. Notre vérité n’est que la nôtre, on n’est que ce qu’on croit. 

C’est pour cela que je préfère confier au vent mes certitudes, j’ai compris qu’elles n’existent pas.

Il est possible de se voir changer en vivant des aventures, en rencontrant des gens, en allant vers ce qui, au premier regard, nous rebute. Il est possible de revenir différent en acceptant de se laisser influencer, essayer de voir le monde dans d’autres yeux que les nôtres, observer assez sa vie pour retirer la morale d’une seule phrase : 

EN FAIT, JE NE SAIS RIEN ! 

Ouvrir la porte sur un miracle. La simplicité de se sentir tous les jours élève de la vie, professeur et diffuseur d’émotions et se mettre à transmettre aussi. 

Un échange permanent, un état d’équilibre, une contorsion acquise pour piocher partout et se construire avec des matériaux qui font écho à ce que nous voulons vraiment. 

Il n’y a pas de hasards, seulement des rendez-vous, partout, à chaque instant. La richesse est à nos pieds, elle est dans les gens. 

Chercher le savoir comme un carburant précieux, qui nous pousse à aller plus loin dans nos expériences sans oublier de faire le plein pour continuer sur le chemin de nos vies et  garder toujours cette envie… d’apprendre.

 

Elody