LA BEAUTÉ N’A PAS D’ÂGE

 

On dit que la valeur n’attend pas le poids des années, il en est de même pour la beauté.

La beauté n’a pas de définition précise, c’est un peu comme le bonheur, chacun se l’imagine à sa manière, selon ses propres critères.

Ce n’est pas le temps qui passe qui nous la retire, c’est seulement l’interprétation que l’on en fait. La laideur dit-on, n’existe que dans les mauvais regards.

 

La beauté est intemporelle. Elle n’a pas d’âge, pas de frontières, elle se régénère comme le courant dans le lit d’une rivière et peut-être faisons-nous trop souvent l’erreur de l’écorcher en la reliant à la jeunesse.

Les hommes et les femmes devenant plus matures se concentrent sur les rides. Ils ne voient pas les nouveaux traits que la vie dessine à côté de leurs yeux et de leur sourire, comme des sillons de l’expérience, l’expression d’une sagesse en devenir.

Vieillir fait peur uniquement parce que ça nous conduit un peu plus à mourir.

 

Nous perdons un temps fou à observer les changements d’un œil accusateur sans jamais nous réjouir du temps déjà passé, de tout ce que nous avons déjà pu vivre en bonne santé, partager, expérimenter. Tous nos souvenirs inscrits sur nos corps, nos blessures et nos victoires. Des témoins sur les murs de nos peaux qui crient que la beauté n’a pas de visage… parce qu’elle est libre !

 

Une femme mûre peut-être infiniment plus belle qu’une jeune fille sans sourire au regard perché et hautain. Un bébé peut naître magnifique avant de prendre les traits de l’oncle Roger mais garder en son cœur la joie qui lui donnera ce rayonnement, cette gueule impossible à oublier.

 

Les fabricants de cosmétiques, les publicitaires passent leur temps à nous faire craindre l’avenir. Ils entretiennent l’idée muette qu’avancer en âge, c’est s’enlaidir.

Seuls les mauvais cœurs et les mauvais esprits peuvent noircir. Les crèmes bourrées de merdes sont comme un cataplasme sur des jambes en fer. Elles comblent temporairement les trous, les creux, les sillons mais diffusent des produits chimiques si puissants qu’ils se retrouvent dans notre sang.

La beauté des magazines, celle définie par la publicité et l’industrie pharmaceutique, vaut-elle de payer ce prix ?

 

Il y a de la beauté dans tout même si parfois elle est infime, elle existe. Elle est là et ne demande qu’à pouvoir s’exprimer, sans jugement, sans être torpillée au moindre défaut constaté dans le miroir grossissant.

La beauté c’est tout ce qui nous fait. Elle se retrouve dans nos gestes, nos paroles, dans le timbre d’une voix, dans la délicatesse et la bonté, dans nos regards et nos sourires, dans les âmes et la gentillesse et à l’infini sur la palette de tous les panoramas naturels.

La nature est toujours aussi belle pourtant la Terre compte déjà quelques milliards d’années à son compteur. Même si nous avons salit et détruit beaucoup trop de choses, elle nous montre que tout renaît, que rien n’est jamais terminé, qu’après nous, la vie continuera encore d’exister.

 

La beauté n’a pas d’âge. Elle est une œuvre d’art à milles visages qui ne sait pas se définir puisque c’est trop souvent les critiques qui lui font mal, en vue de la détruire.

 

Le temps de partir viendra pour tous alors autant profiter d’être ici et maintenant en la cherchant partout où elle est cachée, en acceptant d’être soi-même, dans la richesse des gens, de tout ce qu’on a à partager. Regarder le monde et ce qu’il offre de bon, se détourner de soi pour voir les autres autrement.

 

Après tout, nous ne sommes que des voyageurs, alors ouvrons nos passeports au lieu de nous faner dans la terreur de toujours tout anticiper et vivons ! profitons ! travaillons notre beauté intérieure… essayons de devenir de meilleurs humains tout simplement.