COMPTEUR D’INDULGENCE
Je trouve que tu es mignon quand tu confonds ma gentillesse avec de la faiblesse, ma bienveillance avec de la naïveté et parfois même avec de la stupidité.
Tu es amusant toutes ces fois où tu te crois plus fort que moi, alors que je décide simplement de ne rien reprendre, de ne pas être insolente pour ne rien abîmer.
Tu es touchant de me penser innocente, alors que j’ai été habitée un temps par des démons si grands qu’ils pourraient te faire plier rien qu’en te regardant.
Tu me penses fragile parce que je me dévoile, parce que je suis animée d’une tendresse débordante, alors que dans mon coeur je suis bien plus stable que tous tes murs de façades.
Tu me fais sourire de m’imaginer docile alors que personne n’a jamais su me dompter. Je choisis qui m’apprivoise, c’est une différence non négligeable que tu devrais apprendre à noter.
Ne me prends pas pour celle que tu crois, je suis seulement ce que je décide ou non d’être avec toi.
Alors n’installe surtout pas trop tes aises, ne commets pas l’erreur de croire que je te suis acquise ou dépendante, car si un matin je reprends le reste de mes cartes, je te laisserai celles déjà jouées.
Je ne te retirerai rien de tout ce que je t’ai donné et c’est sans doute cela qui viendra noyer tes veines d’un manque que seule l’ouverture de ton coeur saura apaiser.
Je n’encaisse pas pour le plaisir de souffrir, je te laisse plusieurs chances dans un compteur d’indulgence.
Lorsqu’il sera épuisé, je ne dirais rien… je ne reviendrai pas.
Ce n’est pas une faiblesse que de vouloir tout tenter, savoir qu’on a tout offert, que rien ne pourra se ternir dans des courants d’air de regrets.
Je sais très bien me défaire de ce qui me pèse, j’ai une dignité que contre tout je préserve.
Alors ne soyons pas d’accord, disputons-nous, réconcilions-nous, vivons et créons des souvenirs intenses… jouons ! la vie est faite d’échanges…
Je ne crains pas les batailles lorsqu’elles sont destinées à faire avancer les choses, approfondir les histoires, les relations et le partage… mais tant que je te respecterai, n’oublie jamais d’en faire autant.
On peut passer des années à essayer d’effacer ce qui ne peut l’être… c’est une marque au fer rouge que l’absence laisse dans le sang.
N’oublie jamais… que c’est avec le vide que l’on mesure la valeur de ce qui était important.
Elody