JAMAIS MAMAN !

 

C’est qui, c’est quoi le problème ?
C’est toi, c’est moi, c’est les gènes ?
C’est quoi cet enfer qui ne veut pas de réveil, c’est quoi ce cauchemar qui ne veut pas de sommeil…
Je sais plus qui je suis, je me perds, je m’enfuie de la réalité parce que je peux juste pas y croire en fait !

 

J’en veux à la vie, je la déteste !
J’en veux à tous ces gens qui n’entendent pas ma peine, ceux qui font semblant, mais qui n’en ont rien à faire. Parfois je t’en veux même à toi pour cesser enfin d’en vouloir à celle que je ne peux plus croiser dans la glace de cet éternel hiver.

 

Mais bon sang, la douleur m’étrangle du matin jusqu’au soir… je sais plus où j’en suis, regarde-moi !
Toi aussi tu m’en veux de te traiter comme je le fais pour décharger l’injustice qui me fait exploser.
Toi aussi tu as mal… ensemble nous sommes amputés, alors que nous devrions être plus soudés et unis que jamais.

 

Comment je vais pouvoir retrouver le goût de la vie maintenant que je sais que je ne pourrais pas la donner ?
Qui peut vraiment comprendre cette déchirure que ça fait… je serai jamais Maman, je n’aurai pas de bébé !

 

Je ne connaîtrais pas cette joie de mettre au monde un enfant et cette merveilleuse rencontre qu’elles décrivent toutes avec des diamants pleins les yeux.
Je pourrais pas serrer mon petit bout dans mes bras, embrasser sa peau à la vanille ni jamais me dire que c’est moi qui l’ai fait… alors laissez-moi tranquille, laissez-moi en paix… même si je ne sais plus la trouver !

 

Il me faudra du temps pour accepter, du temps pour me reconstruire, savoir où je vais… avoir seulement envie de retrouver un rythme pour me remettre à marcher.
Il me faudra du temps pour apprécier d’autres moments, du temps pour pouvoir rire à nouveau… je ne sais pas quand, mais ce jour finira par éclore dans ma vérité.

 

Le jour où cet éclat de joie viendra étonner mon esprit pour dire à mon cœur que j’ai quitté le gouffre… ce jour où cet écho retirera les points suturés de cette indélébile blessure sur mon âme pour me donner le courage de poursuivre… trouver du sens à ma vie, de nouvelles pages à écrire et peut-être même l’aimer à nouveau qui sait…

 

Il faudra du temps… je suis une femme, pas une moitié. Je suis une femme et je le resterai…

 

Elody

 

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