JE SENS QUE TU SAIS
Je sais, que toujours tu dessines les traits de mon visage sur l’écran des nuages qui passent dans ton esprit.
Je sais que l’espace et le temps s’effacent… je sais que tu penses à moi et qu’à tout l’Univers, tu le dis.
Je sens que tu sais quand mes idées de douceur se posent au creux de ton cœur…
Le chant des oiseaux porte les éclats de ma voix près de toi, autant de fois qu’il m’est possible de l’espérer.
Depuis Nous je sais à quoi ressemble ce que l’on nomme l’évidence et je puise dans son infinité, la joie du verbe Aimer… sans jamais te perdre, sans jamais devoir te chercher… sans même avoir le sentiment cruel d’attendre ou de perdre ma liberté.
Je me surprends souvent à écouter ce qui Est. Je m’entends être en vie, d’une manière aussi jolie qu’elle me plaît.
Le bonheur n’a rien de sorcier, me dis-je dans ces moments-là… si ce n’est apprécier davantage ce que l’on a et le lustrer régulièrement de soleil pour conserver sa valeur d’autrefois.
Mais c’est vrai que je me demande si d’autres touchent à ces perceptions étranges ?
Crois-tu qu’ils s’envisagent, qu’ils s’aiment autant que la somme de tout ce qui nous rapproche ?
Je sais que ce qui englobe nos sens est pur… que nos hivers ne peuvent se craqueler de gerçures… Je sais que nous nourrissons un foyer qui crépite et embrasse de sa chaleur le chœur du temple… Ce temple où nous sommes toujours seuls et où l’on grave les murs, lettre après lettre de tout ce que l’on a de plus vrai, de meilleur.
Et lorsque nos âmes se touchent et que les lourdes portes se ferment derrières nos ombres, l’écho sourd résonne jusque dans le ventre.
C’est ici que je taille les pierres comme les Maîtres Artisans bâtissaient autrefois les cathédrales, c’est ici que je sculpte les voûtes qui hébergent les mystères sacrés du silence… et tous ses pouvoirs cachés.
Sous la coupole de verre se tient le trône sur lequel tu règnes… le trône de lumière où tu régneras jusqu’à que la mort me prenne ?… pas parce que je l’ai décidé, mais seulement parce que je sens que tu Sais.
Elody