JE VOLERAIS LE TEMPS

 

Si j’avais des pouvoirs magiques, je volerais deux jours au temps.

 

Le premier, nous le passerions au milieu de la vie sans plus voir le monde qui grouille. On mangerait des gaufres au chocolat qui coule et on s’essuierait la bouche avec les lèvres, dans des baisers rieurs à la vanille et au caramel.

 

On aurait le sentiment d’être coupés de la foule, du bruit qui pollue et parasite tout ce qu’il touche. On marcherait dans les heures comme des amants que nous ne serions pas encore, main dans la main au bord de l’océan, les pieds dans le sable et l’âme lovée dans le cœur de l’autre.

 

Tu me regarderais comme se dévoile le firmament et on aurait tout le cadran pour se dévorer des yeux, en nous enroulant au chaud dans des mots délicieux.

 

Tu serais tout à moi et je savourerai l’instant présent comme on ne le fait jamais vraiment.
Tu serais tout à moi et je pourrais te montrer ce que devient la qualité d’un moment, lorsqu’il est si précieux.

 

À la tombée du jour, on passerait une soirée sous une lune ronde et pleine à refaire le monde autour d’un verre, pour le rendre réel.
Dans une parure ciel d’étoiles et de rêves, je sentirai frémir ta peau contre la mienne et nos corps conjugués deviendraient l’éternité, l’espace d’une nuit.

 

Au matin tu ne serais pas une vapeur de songe, je sentirais ton baiser contre mon front et ton bras encerclant mon épaule pour me presser plus fort contre ton torse.
Tu serais à ce réveil, l’homme que j’ai toujours eu envie d’aimer.
Tu serais face au soleil, son concurrent le plus redouté, tant les lumières de ton être se mettraient toutes à scintiller comme jamais auparavant cela n’était arrivé.

 

Le deuxième jour, tu serais sous l’emprise d’un sort invisible qui te ferait voir les choses autrement.
Je sais que je suis fée pour ce bonheur que je t’aurais offert dans une fiole parfumée, fermée par un bouchon de verre…. Jusqu’à la veille toi tu l’aurais ignoré, jusqu’à cet « hier » tu en aurais été protégé.

 

Cette journée, tu la passerais à vouloir remonter le temps par toutes les prises de ta volonté, à rembobiner les secondes pour ne pas qu’elles s’écoulent jusqu’à la fin du sablier qui nous est accordé…
Tu sentirais ces liens naître et s’entrelacer dans ton cœur, avant qu’ils ne l’englobent dans des pétales de fleurs et tu demanderais aux aiguilles de ne plus trotter sans fin, jusqu’à devoir me laisser dans l’air de demain.

 

Et vois-tu, c’est parce que je t’Aime autant que je ne veux pas voler le temps… C’est parce que je t’Aime autant que je ne veux pas que tu connaisses ces moments trop près de mes sentiments.

 

Elody

 

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