L’AUTEL DE LA MÉMOIRE

 

La vie n’explique pas pourquoi elle retire, elle arrache les choses parfois. Elle ne dit pas ce qu’il faut faire, elle montre juste ce qu’il reste une fois que le sort passe et emporte avec lui, tout ce qui reste sur son passage.
Ensuite c’est le temps des fleurs, le temps des pleurs… le désespoir qui flirte en abîmant la joie qui ne sait plus comment faire pour nous échapper de là.
Et puis vient le temps de la mémoire… de ces souvenirs qui s’enfuient et de ceux qui restent comme de jeunes arbres qui croissent dans la forêt de l’absolu. Ils remplacent les racines perdues, les racines saccagées. Ils remplissent le vide et l’espace pour s’ancrer dans un réseau de courage, où en grandissant vers le ciel, les drames se transforment en histoire qui poussent à l’éveil.
Depuis longtemps maintenant, elle dépose ses offrandes et sa douceur sur un autel couronné de pétales et de vases en couleurs.
Il y’a là les bougies, les pierres d’agates et celles de quartz… il y’a les petits bouddhas et ces bâtons d’encens qui se dissipent en ouvrant la voûte pour l’inviter à revenir… et étreindre son cœur une dernière fois seulement.
Au centre, il y’a cette photo qui ne bouge jamais plus… celle qui fait tomber les perles d’eaux salines… celle qui la fait sourire une fois cette vague passée… celle qui la laisse désormais expirer.
Je crois qu’elles étaient l’habitude préférée l’une de l’autre. Je crois qu’elles étaient les ombres et les cellules qui se confondent. Elles étaient ce qui existe différemment chez les autres… elles étaient leur unicité rien qu’à elles… leur relation préférée dans ce monde.
Aujourd’hui lorsqu’elle élève son regard sur le passé, il reste les hommages et la volonté de fierté. Lorsque qu’elle regarde au travers de sa canopée, elles deviennent l’éternité… aujourd’hui face à la Vie, elles sont réunies par l’immensité.
Elody