LE COURAGE
Bien trop souvent sur ma route j’ai perdu la notion, j’ai perdu la raison et toutes les directions du Courage.
Il y’avait bien trop de maux à laisser courir sur mes pages, trop de démons qui attendaient dans l’ombre, le moment propice pour bondir et déchirer ma gorge au détour d’un recoin, dans un square abandonné… sous des lampadaires glauques et apeurés.
Longtemps je n’ai plus su Qui il était… Longtemps j’ai perdu cet ami qui vous tient la main lorsque tous les autres l’ont lâché.
À raison ou à tort, sans grands renforts de cris, j’ai laissé mes détracteurs voler et piller tout ce dont ils avaient besoin pour se sentir exister. Je me suis recluse dans un ailleurs, embryonnée dans une histoire sans douleurs pour connaître la paix.
Je suis restée là des années à regarder le monde par les failles de ma peau qui ne pouvait plus parler…
Mon cœur meurtri ne savait plus rien avaler d’autre que de la gentillesse et la douceur de ces belles personnes… de ces êtres si rares, qui, lorsqu’ils vous regardent déposent des fleurs sur votre âme, vous promettant que tout finira par passer… alors même que vous ne pouvez pas y croire.
J’ai paré mon corps d’une armure impénétrable, mais si lourde qu’elle m’a faite vaciller quand le sol était plat, quand les mots étaient laids.
Je marchais dans des efforts innombrables, mais je me sentais forte, enfin inatteignable… tellement éloignée de celle qui avait le cuir tendre et que l’on pouvait blesser.
Je me sentais capable de renverser les montagnes, mais certainement pas de les grimper.
Ce jeu de faux-semblants n’a pu durer qu’un temps… le temps que tout devienne bien trop lourd, pour que je puisse me sentir exister sans étouffer !
Je me croyais protégée sous ma solide cuirasse, alors que par tous ses liens, elle me mordait la chair, elle rouvrait mes plaies.
Mais un matin devant un soleil cuivré, j’ai cueilli une lueur d’aurore.
C’était la première fois que je regardais le jour en sachant bien qu’il naissait une autre fois, dans cette cérémonie qui se répète à l’unisson depuis des milliers d’années…
Ce jour-là, j’ai promis au ciel de ne plus jamais me quitter.
Au beau milieu d’un champ de rosée, je me suis déshabillée et j’ai laissé tomber tous les masques à mes pieds.
J’ai senti un souffle sur ma peau me caresser, j’ai senti la brise venir me dire que tout pouvait recommencer.
J’ai entendu dans l’air un élan de tendresse qui m’a poussé vers l’avant… j’ai laissé vivre un frisson qui m’a délivré de mes chaînes muettes et qui s’est envolé en passant au travers de ce grand mystère qu’est la vie, lorsqu’on s’aperçoit qu’on grandit avec elle.
Sur l’herbe grasse et humide je me suis agenouillée et en offrande, face au soleil, j’ai posé mes peurs sur la terre…
J’ai rendu à « aujourd’hui » tout ce dont je n’avais plus besoin.
Alors les rayons se sont mis à flamboyer autour de moi, m’entourant d’une lumière que je n’avais jamais pu envisager, avant de savoir la regarder vraiment.
J’ai été éblouie par un ciel éclatant et son infinie beauté s’est répandue dans l’air, jusque dans le vent.
L’horizon m’a couverte d’une robe en nuage rose. Il a posé quelques étoiles dans le creux de mes mains et il a dit :
« Le courage c’est de rendre l’humilité à ses combats et comprendre qu’aucune évolution n’est possible sans connaître la souffrance qui fait sa paire, sa sœur et sa Loi.
Maintenant que tu sais va… car à présent, l’avenir est tout à toi ! »
Elody
Le courage d’oser être soi même, sans artifice, sans apprêt ; le courage d’exister avec ses craintes, ses faiblesses, ses peines … Pour enfin avoir le courage d’être heureux . Merci Elody d’avoir le courage de me faire partager ta passion ?