LES PARAPLUIES DU SILENCE
Ce ne sont plus des averses de larmes qui tombent de mon ciel, mais une infinité de petits pétales blancs et rose pâle providentiels.
Ça ne fait plus le même bruit, c’est vrai que c’est bien plus joli.
Sous les parapluies du silence, il n’y a plus de nostalgie… j’ai broyé la grisaille et je l’ai soufflée dans le soir pour faire de la nuit un rideau en velours qui me répare.
Puisqu’il faut transformer pour pouvoir s’adapter et accepter les mouvements de l’existence, je range mes pensées. Je m’arrange pour classer ce qui me prend trop d’états à la fois pour que je sois en mesure de les traiter.
Ce n’est plus la pluie qui clapote sur la toile soutenue par les courbes de leurs baleines, ce sont des billes de laine qui rebondissent contre le nez des lamantins. Et lorsqu’elles tombent sur le sol, il devient aussi doux qu’un gros tapis de câlins… Avancer, c’est la seule manière que je connais pour ne pas sombrer dans mes ombres… avancer, c’est ce que j’ai toujours fait pour ne pas croiser de trop près la tombe.
Sous les parapluies du silence, j’avance. J’avance et je pense en effaçant un peu mieux ce que je sentais si profondément.
Je fais comme je peux, je me distance pour trouver d’autres essentiels aux sens de l’importance.
Sous les parapluies du silence subsiste la beauté d’un idéal qui s’évapore, cette fine brume aux merveilles collée contre ma peau encore. Il reste cette pellicule dont je ne me séparerai pas, celle qui gardera la mémoire des cordes de nos âmes lorsqu’elles se mettaient à vibrer d’une même voix… d’une même voie.
Elody