L’UNION DE NOS MAINS

J’ai découvert cette nuit que le noir pouvait retenir entre ses ombres des lumières qui se fondent dans des éventails de secrets.

Dans le sommeil des ruelles pavées, l’air n’avait plus de fraîcheur. Seuls nos pas dérangeaient le silence et nos éclats de rire qui toujours s’appellent et se répondent sur les notes de la gaieté.

Au bord du bassin, les mots se sont laissés aller à observer tourner la vie et je ne ne me rappelle plus comment nos mains se sont effleurées, avant de sentir le besoin de se réunir. De toi, de moi, je ne sais pas qui a choisi de les laisser s’étreindre en premier et se maintenir…

La beauté est fille de simplicité… ce n’était rien, mais c’était tout.
Allongés sur la margelle, la tête dans le plafond étoilé, on est restés à écouter le vent de ce qui se suggère pour parfois envisager les choses autrement.

Au fond de mon lit ce matin, j’ai regardé s’éteindre les étoiles pour laisser naître le soleil sur la vallée. J’ai failli m’endormir avec le jour, à l’envers de la rotation du monde pour garder le cœur ouvert dans l’amour. C’était beau comme tout ce dont on ne s’habitue jamais.

Le ciel s’est étiré dans des nuées de rose et de jaune, les nuages ont glissés sur une palette que nous ne prenons plus le temps de laisser se dévoiler.

À chaque nouvelle aube, la vie murmure ton nom que le chant des oiseaux me ramène… Sais-tu à quel point elle est belle cette mélodie qui me réveille ?
La nature peint tous les jours le décor que je te regarde habiter.
Sait-on qui de vous deux sublime l’autre ? Sait-on qui de nous deux se perd le plus dans la douceur de l’autre ?

Au bord de ce bassin, on s’est pris la main et je sens ce matin encore son empreinte… comme un poids invisible qui n’a rien laissé de plus qu’un battement d’âme supplémentaire, pour caresser nos cœurs dans les pensées qu’ils échangent sans avoir besoin de se les dire.

Elody