POSER

Poser ses rêves sur l’épaule de la paix,

Poser les lèvres sur nos goûts de liberté, là où les chaînes ne blessent que parce qu’elles ont été oubliées,

Poser ses peurs à la barrière de la stabilité… rien ne sert de continuer à constater ce que l’on a de cesse de laisser perdurer,

Poser sa haine sur l’enclume des horizons, pour que le vacarme après la lutte se noie, impuissant.

Poser son front contre celui de l’indicible pour entendre le frémissement, les prémices des mots bouillants qui commencent à s’évaporer.

Poser les combats pour cueillir la lune et la remettre entre les mains des enfants, ceux qui demain feront le monde, ceux qui demain je l’espère le changeront.

Poser l’égoïsme, l’égocentrisme, poser la part d’égo malsaine… le trait d’union susceptible qui ne supporte pas d’être contrarié, qui met trop à mal notre fragilité.

Poser ses doigts, poser ses mains… réapprendre à toucher, réapprendre à faire danser ses envies vers ce qui fait du bien… vers ce qui fait le bien.

Poser les colombes sur nos emblèmes de joie, la pureté du cristal qui dure et qui dore notre intérieur à l’or le temps qu’il se doit,

Poser la bêtise, le jugement, le mensonge… poser ces traîtrises qui dévalorisent l’homme, qui l’empêche de grandir à la pleine mesure de son ombre.

Il reste tant à poser, il reste tant de choses à faire… face à l’inutilité personne ne se plaît, dans la fatalité personne ne se complaît.

On entend que tout est terminé, que tout n’est que chaos, mais tant que nous ne le sommes pas, rien ne le sera jamais… il y a tant de manières pour recommencer.

Il y a tant de choses que nous n’avons pas encore faites ?

Elody