TU SAIS TOI…
Tu en sais quelque chose toi, de ce que la vie est capable de t’arracher en seulement quelques secondes.
Tu sais toi, qu’on ne se cache pas, qu’on ne lui échappe pas… que ça sert à rien de courir, parce qu’elle te trouve et te rattrape pour frapper toujours plus loin dans ton âme.
Tu sais toi ce que c’est d’hurler comme une bête, d’implorer un ciel d’où personne ne descend jamais.
Tu sais ce que c’est d’avoir froid en plein été, d’avoir mal alors qu’autour, les cœurs sont à la gaieté.
Tu connais la douleur des trempes de l’existence, la tristesse de la dignité piétinée. Tu sais que le courage peut lâcher comme une corde sur laquelle on a trop tiré et que lorsque ça arrive, tu t’étales, tu te laisses avaler.
Tu sais toi qu’avoir mal devient une façon de comprendre quand il n’est plus possible de parler.
Tu sais ça et je sais aussi.
Tu sais toi qu’après la colère, la rancoeur, la disette et la misère, le soleil ne peut que se lever à nouveau.
Quand tu as passé ta vie le nez dans la merde, tu n’as plus jamais envie de devoir la respirer.
Alors tu te relèves… tu te relèves et tu soulèves le monde, là où il t’a abandonné trop tôt.
Tu sais toi, apprécier le bonheur quand tu le vois, tellement t’en as été privé… tellement celui des autres a pu te faire baver.
Au lieu de détester la terre entière, t’as décidé d’assumer ton sort et de changer les angles de tirs pour exploser les nuages et en faire tomber des douceurs pleines de vie…
Toi aussi tu t’es dit que tu avais droit de rire… même un peu le droit de vivre.
Tu sais ça et je sais aussi… que le meilleur est devant soi, que pleurer fait du bien, mais que les larmes seules ne servent à rien. Tu sais retirer le bon de tout, le bon partout, car rien que l’idée de pouvoir reculer d’un pas et revivre « Hier » est un impossible auquel tu ne te résous pas.
Tu sais ça et je sais aussi.
Rendez-vous droit devant soi, là où les couleurs font moins peur que ce que tu as toujours connu… rendez-vous là où l’accalmie vient adoucir et polir les pierres jusqu’à révéler un jour, la beauté de leurs facettes intérieures.
Je t’attendrai…
Elody