JE NE M’HABITUE PAS

 

En deçà du sans dessus-dessous, au-delà du par-dessus-tout, je ne m’habitue pas… Je te regarde chaque matin, chaque soir comme si c’était la première… juste au cas où que ce soit la dernière fois…

 

Tu es une promesse secrète qui sort d’une boîte à musique… la ballerine discrète qui ondule et qui glisse, celle qui semble vouloir s’envoler plus loin de son coffret magique.

 

Alors, comme on pétille devant le blanc de la neige qui étouffe la laideur des bruits qui stressent… jamais je ne brusque le rossignol timide, qui vient boire à l’auge des aurores de mes balcons féeriques.

 

Je te regarde sous toutes tes latitudes pour t’apprendre par cœur avec mon âme. Je tiens la permanence de la mise sous le charme, car je le suis de chaque note de toi, dans un concert de présence qui ne connaît pas d’entracte.

 

Même les pépites d’or qui scintillent dans les yeux des rivières, n’ont pas ton éclat. Rendre heureux quelqu’un à ce point… y’a pas plus beau je crois.

 

Tu sais, j’ai toujours voulu ça en fait… faire briller le regard et le cœur de quelqu’un tellement fort, que la lumière des étoiles la reconnaîtrait comme étant des leurs. J’ai toujours espéré ne goûter que ce bonheur… celui qui arrondit les joues, à l’heure où on éclaire les yeux d’une lueur qui vient d’ailleurs.

 

J’ai toujours demandé à rencontrer quelqu’un qui mesurerait la valeur et l’importance de ce qu’il recevrait… qui saurait d’instinct combien c’est rare, qui prendrait soin de la préciosité d’un instant pour ne pas l’abîmer.

 

J’ai toujours su que ça je savais faire, qu’aimer c’est le don qui est venu avec moi sur terre.

 

Je pourrais déposer des poèmes sur tes lèvres sans me lasser d’entendre les échos entre tes lignes, lorsque je t’écoute parler, me dire, parfois même te confier.

 

Tu œuvres dans mon monde, avec dans les poches ces fioles d’encre, qui viennent d’endroits que je ne connais pas… J’entends des maux qui poussent des portes, ces mots qui hier encore n’existaient pas.

 

Et tu sais pourquoi ?
Parce que si tu es capable de recevoir ce que je t’offre en restant si bien centré… c’est que tu es capable de me comprendre… que tu es capable d’apprendre à me connaître pour de vrai.

 

C’est la première fois… non pas que je retiens les rênes du temps, mais que je suis au pas avec lui dans la clairière… J’apprends à devenir un fauve plus sage… et ce que tu me permets de voir de moi… je dois reconnaître que ça me plais encore davantage.

 

C’est une sensation douce, extrême d’extraordinaire.
Je découvre cet endroit à l’intérieur de moi, où j’accepte enfin de recevoir ce que j’ai passé tant de temps à ne savoir que donner.

Je la reçois cette sensation et je la berce.. puis je la dépose sur la terre, pour la laisser exploser de ces diamants qui s’envolent dans le ciel, avant de retomber entre mes bras émerveillés.

Alors non je ne m’habitue pas… et chaque jour j’œuvrerai, à ne pas m’habituer à Toi.

 

Elody

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